« De Kalazorgho à Guikofê, il n’y a pas d’école publique » : Kontondjoa Naba, habitant.
Situé entre Yamtenga, Saaba et Tabtenga, le quartier non loti de Guikofê fait face à de nombreuses difficultés qui affectent le quotidien de ses habitants. Entre manque d’eau, absence d’électricité, routes impraticables, insuffisance d’infrastructures scolaires et sanitaires, les besoins sont multiples . Les populations lancent un cri de cœur aux autorités.
«Pour aller de chez moi jusqu’à Saaba, on souffre.», Gnandjiéba Naba, résidant.
Installé depuis quatre ans à Guikofê, Gnandjiéba Naba vit dans une maison de deux chambres et salon qu’il loue à 20 000 F par mois. Malgré ce coût, son logement est dépourvu d’eau et d’électricité. Chaque jour, il doit parcourir de longues distances pour s’approvisionner aux forages. « Il n’y a pas d’eau dans la cour. Je vais aux forages, qui sont un peu éloignés », confie-t-il.
Selon lui, les routes deviennent impraticables pendant la saison des pluies. « Pour aller de chez moi jusqu’à Saaba, on souffre vraiment », déplore-t-il.
Gnandjiéba Naba appelle enfin les autorités à améliorer l’accès à l’eau, l’électrification et la régulation des coûts de location dans la zone.
Insuffisance d’ infrastructures scolaires et sanitaires .
Maçon et habitant du quartier de Kalazorgho depuis treize ans, Kontondjoa Naba partage le même constat. Malgré les constructions qui se multiplient, les populations attendent toujours leur lotissement et l’ouverture des voies. « Nous n’avons toujours pas obtenu nos parcelles. Il n’y a pas de routes praticables, pas d’eau et pas d’électricité », déplore-t-il. L’accès à l’eau est particulièrement difficile. Même lorsque le réseau ONEA est fonctionnel, l’eau ne coule pas régulièrement. « Les femmes se lèvent à minuit pour stocker l’eau, et souvent elle ne sort pas. Pourtant, nous payons la facture chaque mois, même sans eau », rapporte-t-il. Il précise qu’en cas de pénurie totale, il est contraint de faire venir la barrique d’eau à 500 F CFA, ce qui pèse lourdement sur le budget des ménages. Le bidon d’eau est vendu à 50 F CF.
« Au moment de la chaleur, on peut faire un mois sans avoir de l’eau, mais les factures arrivent. Souvent, elle est plus chère que quand l’eau vient.» , Kontondjoa Naba, maçon
À l’en croire, le quartier manque également d’infrastructures essentielles comme les écoles publiques et les centres de santé fonctionnels. Les habitants dépendent des écoles privées et des CSPS éloignées. « Il n’y a pas d’école publique de Kalazorgho à Guikofê. Le CEP1 coûte 40 000 F, alors que beaucoup ici n’arrivent même pas à gagner 50 000 F par mois », souligne-t-il.
Pour les soins, il doit se rendre aux centres de Balinbatin ou de Yamtenga, parfois inaccessibles à cause de l’état des routes en saison des pluies. Kontondjoa Naba appelle les autorités à ouvrir des routes, construire un dispensaire et créer des écoles publiques pour améliorer les conditions de vie.
Cris de cœur
Résident de Guikofê depuis seize ans, le mécanicien Dominique Kaboré rappelle que les habitants partaient chercher l'eau à la zone 1. C’est l’intervention récente d’un délégataire qui a permis d’acheminer l’eau dans certaines concessions, mais l’approvisionnement reste irrégulier. « Mais jusqu’à présent, cela ne suffit pas. », souligne -t-il.
«Parfois, il faut se lever à 2 h du matin pour pouvoir avoir de l’eau.», Dominique Kaboré, mécanicien.
Face à ces conditions de vie difficiles, Dominique Kaboré, à l’image de nombreux résidents, lance un appel pressant aux autorités. « Notre cri de cœur, c’est qu’on nous aménage des voies, qu’on améliore l’accès à l’eau, et qu’on nous construise des écoles ainsi qu’un CSPS. Cela nous ferait vraiment plaisir », a-t-il conclut.
Wendaabo Cathérine KOURAOGO
Journal de l'Immobilier
