Le Ferraillage : un maillon essentiel dans la sécurité et la résistance du bâtiment
Le ferraillage joue un rôle essentiel dans la réalisation d'un bâtiment. Mal exécuté, il peut provoquer des fissures, des affaissements, voire l’effondrement total de l’ouvrage.
Ibrahim Congo exerce ce métier depuis plus d’une décennie, un travail qui lui permet de subvenir à ses besoins. Pour lui, le ferraillage consiste à poser, assembler et fixer les fers aux différentes étapes d’un chantier, conformément au plan et aux exigences de la structure.

Ibrahim Congo« Je suis tombé une fois sur le chaînage».
La construction d’une dalle suit un processus précis, où chaque étape doit être respectée pour garantir la solidité de l’ouvrage. « Tout commence par les semelles, qui assurent la fondation », explique-t-il. Ensuite viennent les potelets, la longrine, puis la pose de plusieurs couches de briques. « Après cinq couches, on met les épingles, puis vient le chaînage », détaille M. Congo.
Une fois cette base installée, les maçons montent trois rangées de briques, permettant de débuter le ferraillage de la dalle proprement dite. Les ferrailleurs disposent alors les poutres, les nervures, avant de réaliser le quadrillage qui servira de support au béton. La dernière étape revient aux maçons, qui procèdent au coulage. « La dalle coulée doit impérativement reposer pendant 28 jours. C’est ce temps de séchage qui lui permet d’atteindre sa résistance maximale », ajoute-t-il.

Les Semelles
Le métier de ferrailleur est également marqué par de nombreux dangers : chutes, blessures causées par les fers, glissades sur les chantiers en hauteur. Ibrahim Congo en a été victime à plusieurs reprises. « Je suis tombé une fois sur le chaînage. Et une autre fois, j’ai été gravement blessé. Quand on travaille, on ne porte pas toujours d’équipement de sécurité », a-t-il fait savoir. Selon lui, le principal problème est l’insuffisance d’équipements de protection individuelle (EPI), surtout sur les chantiers privés. Si les grandes entreprises fournissent des équipements de sécurité, la réalité est tout autre sur les chantiers individuels. « Ce n’est pas partout qu’on donne les équipements. Parfois, il faut acheter soi-même ses chaussures ou son casque », a-t-il confié.

Ferraillage de la longrine
Ibrahim Congo invite les apprentis à la rigueur et à la discipline. « Il faut bien apprendre, bien suivre les mesures que ton patron donne. Même les étriers doivent être faits au centimètre près », a-t-il conseillé.
Pour Moussa Bancé, Président-directeur général de Bancé Service BTP, le ferraillage est un travail qui ne s’improvise pas. « Pour construire un bâtiment, il faut d’abord faire un dimensionnement. Le dimensionnement consiste à établir ce que le bâtiment doit prendre comme ferraillage. Il existe plusieurs types de ferraillage et tout dépend de ce que le dimensionnement a démontré », précise-t-il.

Moussa Bancé, PDG de Bancé Service BTP,« Si le ferraillage n’est pas bien fait ou pas correctement respecté, le bâtiment risque de s’effondrer ».
Selon lui, la stabilité d’un ouvrage dépend de la qualité du ferraillage. Il insiste également sur l’importance du suivi et du contrôle permanent. « Le ferraillage est très important. S’il n’est pas bien fait ou pas correctement respecté, le bâtiment risque de s’effondrer ou de présenter des fissurations », alerte-t-il.
Pour limiter les accidents de travail, des équipements de protection individuelle tels que les gilets, les chaussures de sécurité, les casques et les gants sont remis aux ferrailleurs. « S’ils n’ont pas de gants, le fer risque de les blesser lors du travail », a-t-il souligné.
Wendaabo Cathérine KOURAOGO
Journal de l’Immobilier